LES SCIENCES NATURELLES
LA BOTANIQUE
Vocation originelle de la société, cette discipline a connu une grande heure de gloire avec la publication de 1927 à 1936, du Catalogue des plantes de Saône-et-Loire et des cantons limitrophes par Chateau et Chassignol, botanistes de réputation mondiale. Soixante années plus tard, cet inventaire demanderait sans doute à être revu et complété, ce qui était un des soucis de René Laugrand.
LES HERBIERS
Avec Henri Parriat, l’étude de la flore alpine et surtout la bryologie se développent. La bibliothèque de La Physiophile détient de nombreux cartons qui constituent un herbier remarquable par l’intérêt des pièces conservées. Sans rechercher la rareté et l’extraordinaire à tout prix, tout amateur peut fort bien constituer un petit herbier sur un thème précis : il ne manque pas de plantes communes dont l’esthétique ou les propriétés peuvent séduire. Quel plaisir n’éprouverait-on pas à humer un herbier de plantes aromatiques ! Autre thème : rechercher les orchidées de Bourgogne et constituer une collection photographique des 40 espèces signalées (attention ! ce sont des plantes à protéger). La botanique n’occupe plus la première place dans les pages de la revue mais elle n’a jamais été abandonnée : en témoignent les notes parues dans les bulletins des dernières années ainsi que la création en 2003 du jardin botanique au Parc minier Maugrand-St-Pierre, véritable conservatoire de plus de 300 espèces sauvages créé par Jean & Monique Langiaux (malheureusement maintenant soumis au vandalisme et abandonné). On ne saurait passer sous silence les travaux du regretté Jean-Marie Ehret, trop tôt interrompus, et de ses écrits dans le cadre de ses études entomologiques sur les Apions, variété de charençons inféodée à certaines plantes spécifiques, dont il était devenu l’un des plus grands spécialistes mondiaux.
LES CHAMPIGNONS
Jusqu’en 2017, chaque automne, le deuxième dimanche d’octobre, la mycologie était à l’honneur : notre exposition annuelle devenait le rendez-vous des connaisseurs de la région et permettait de rencontrer les mycologues des autres sociétés scientifiques du département ainsi que les étudiants en pharmacie. Les champignons procurent bien des plaisirs : plaisir gastronomique (c’est sans doute le plus motivant), plaisir de l’oeil (formes étranges et couleurs insolites), plaisir de l’odorat (essayez et vous serez parfois surpris), plaisir de la cueillette, plaisir aussi de feuilleter les ouvrages simples ou complexes à la recherche de l’identification précise d’une variété inconnue (il est même parfois indispensable de recourir à l’examen microscopique des spores). Les fiches soigneusement tenues par René Laugrand depuis 1965, montrent que depuis quarante ans, plus de 600 espèces différentes ont été offertes à la curiosité du public montcellien. La succession de René Laugrand a été confiée à Monique LANGIAUX, qui a assuré durant de nombreuses années la coordination et le rapprochement des activités mycologiques et botaniques de l’association. Saluons ses articles de vulgarisation et les magnifiques photos qu’elle a publié dans notre revue depuis que nous utilisons la quadrichromie.
Entre 2012 et 2017, les activités mycologiques de la Physiophile ont été coordonnées par Michel Barbier, docteur en pharmacie, et Gérard Lartaud. Notre association a été admise au sein de la Société Mycologique de France, en participant à la mise à jour permanente du fichier national. Avec l’aide d’experts (Jean-Paul Lebeurrier, Prix Mycopharma 2006, et Michel Polégato), nous avons organisé tous les deux ans entre 2013 et 2017, au domaine de la Trèche à Sanvignes, une grande « Biennale mycologique », proposant de nombreuses activités durant plusieurs jours au début du mois d’octobre (cf. menu « Rétrospectives »).
Depuis le début des années 2020 (« années COVID »), notre association ne dispose malheureusement plus de spécialiste en mycologie et n’est plus en mesure d’organiser d’exposition, le flambeau ayant été repris par l' »Amicale des Fureteurs ».
LA GÉOLOGIE
Au cours des années 70 et 80, l’étude du bassin houiller de Blanzy-Montceau a pris une ampleur considérable et plusieurs voies nouvelles ont été explorées en collaboration avec l’Institut de Géologie de Strasbourg et l’Institut des Sciences de la Terre de Dijon.
La récolte de fossiles végétaux, menée avec le plus grand soin lors de fouilles autorisées dans les découvertes accessibles, a permis d’enrichir considérablement l’inventaire dressé au début du siècle. On a ainsi relevé la présence de Callipteris, groupe de plantes considéré comme un signal stratigraphique. Des espèces inconnues jusqu’à ce jour, Sphenopteris wilhelmini par exemple, ont été décrites. Découverte rare, un fragment de feuillage de Dicksonites portant des fructifications a été récolté dans l’exploitation des Fouthiaux : cet élément, associé à d’autres pré-plantes à fleurs, apporte des informations précieuses concernant l’évolution des plantes sans fleurs (les fougères en particulier) vers les plantes à fleurs telles que nous les connaissons aujourd’hui. Les spores et les pollens ont fait l’objet d’examens et de comptages minutieux ; les fluctuations observées permettent d’étayer des hypothèses audacieuses concernant les changements intervenus dans l’environnement et le climat au moment de la mise en place des couches de charbon, il y a environ trois cent millions d’années. En ce qui concerne la connaissance de la faune, de la sédimentologie, de la structure du bassin, des conditions de dépôt du charbon et de la composition de celui-ci, des progrès remarquables ont été réalisés. Il resterait cependant encore beaucoup à faire !
Mais avec la fermeture progressive de la mine amorcée au début des années 90, l’accès aux couches fossilifères est devenu impossible. Le 31/12/2000, l’abandon de la découverte Saint-Amédée, ultime site d’extraction, a mis -non sans nostalgie- un terme définitif à toute exploitation, après plus d’un siècle et demi d’activité minière ininterrompue dans le Bassin de Blanzy.