Mourir à Uchon – 15 et 16 juin 1944
Gérard SOUFFLET
Quelques jours après le Débarquement du 6 juin 1944, alors que de très nombreux hommes étaient partis au maquis dans l’idée que la libération était proche, les forces allemandes allaient durement réagir, le 10 juin contre le rassemblement de la résistance A.S. gaulliste au Mont-Saint-Vincent, le 15 juin contre celui de la résistance F.T.P. communiste à Uchon. Dans les deux cas, les maquis furent momentanément dispersés et beaucoup des volontaires revinrent dans leurs foyers. Toute une jeunesse qui avait grandi dans la grise période de l’Occupation voyait son enthousiasme cruellement refroidi et se trouvait confrontée à la vilénie de la guerre et à la mort. Chacun prenait conscience que la Libération n’était pas acquise, que les Allemands restaient redoutablement puissants face à des soldats improvisés.
Dans la mémoire locale, plus que la bataille du Mont-Saint-Vincent, la bataille d’Uchon a gardé cette sombre aura de traumatisme initiatique. Est-ce dû au lieu austère où elle s’est déroulée, au nombre plus grand des tués, aux récits discordants qui en furent faits puisque se trouvaient engagés, de façon non coordonnée, à la fois les F.T.P., mais aussi un fort groupe de l’A.S. ?
C’est afin de débrouiller l’écheveau des récits entrecroisés des acteurs, en s’appuyant sur les ressources des archives et sur la mémoire des paysans des lieux concernés que ce travail de synthèse a été entrepris. Il ne clôt certainement pas l’histoire de cette défaite des armes, face à des Allemands qui, là, ne se comportèrent pas en sauvages, mais il établit une chronologie précise des évènements redonne leur véritable rôle aux différents acteurs et avance quelques hypothèses aux mystères qui subsistent encore…
Brochure de 50 pages – septembre 2012.